Proposer un vrai choix de vie aux personnes en situation de handicap mental, nécessitant une veille 24/24 sur un territoire qui compte près de 800 personnes sans solution. Une prise en charge rassurante pour les proches, sécurisante et épanouissante pour les habitants.
Origines et histoire du projet
A l’origine il y a Gaël, notre fils qui a aujourd’hui 22 ans. Orienté vers une MAS nous attendons depuis 1 an qu’une évaluation soit réalisée pour que son orientation soit réévaluée. Et puis après ?
Après on ne sait pas ! 800 personnes sans solutions en Côtes d’Armor.
Je suis allée à la rencontre d’un jeune homme polyhandicapé qui habite dans une maison avec un accompagnement 24/24. J’ai tout de suite imaginé un projet similaire pour Gaël. Mais la réalité m’a bien vite rattrapée ! Le plan de financement s’est avéré incompatible avec le projet. Gaël bénéficie d’une PCH (Prestation de Compensation du Handicap) de 6h, bien loin des 24h de présence nécessaire.
J’ai découvert la CNSA, les grilles d’évaluation… J’ai découvert qu’une partie de la population ne peut pas avoir accès à un logement inclusif, Gaël en fait partie.
Problématique
Les habitants doivent être soutenus dans leurs activités du quotidien, leurs interactions sociales, et bénéficier d’un accompagnement éducatif. Les progrès restent possibles en particuliers sur les tâches quotidiennes répétitives à condition d’être, là encore, dans un accompagnement stimulant et non dans le « faire à la place de…». Participer à l’élaboration du repas et non pas recevoir devant soi un plateau repas.
Le projet s’articule autour d’espaces privatifs, un projet individuel, une prise en compte des individualités. Il s’articule aussi autour d’un petit collectif qui permet déjà de s’approprier un vivre ensemble. Le tout dans un espace sécurisant et bienveillant. Ce n’est pas tant l’architecture que ce que l’on met entre les murs qui est essentiel dans ce projet ci. L’habitat inclusif au sein d’un habitat participatif peut créer un environnement proche convivial qui aide aussi à l’intégration du handicap dans la société (regard de l’autre). Les espaces communs devront permettre d’accentuer l’esprit de convivialité : accueil des aidants avec chambre d’amis, travail autour du potager, partage des récoltes, ateliers bricolages, cuisine….
Solutions proposées
Au sein d’une commune bénéficiant de l’ensemble des services (médicaux, sociaux, culturels, transports…) un habitat participatif dans lequel viendrait s’inscrire un logement inclusif sous forme d’une co-location de 4 à 6 personnes.
L’habitat participatif bénéficierait d’espaces communs dans lesquels viendraient s’impliquer l’ensemble des habitants : ateliers, chambre d’amis (qui peut servir pour les aidants), potager, poulailler…
Les habitants de la colocation devront bénéficier d’activités au sein de l’habitat mais également sur l’extérieur avec des partenariats autour d’associations existantes.
Chaque colocataire doit pouvoir bénéficier de temps individuels identifiés et facilement identifiables par tous.
Les aidants qui le souhaiteraient pourraient venir habiter au sein de cet habitat participatif : parents vieillissants par exemple, tout en respectant la bonne distance (restant à définir) avec la colocation.
Attention toutefois ! Si l’habitat participatif contribue à rendre le projet idéal à ce stade, il ne devra pas venir freiner la réalisation de l’habitat inclusif qui pourra alors s’émanciper pour exister dans un autre contexte.
Les petits plus du projet
Le contexte : s’adresse à une population qui n’a pas accès, pour des raisons législatives et de fait financières, à un vrai choix de vie (cf plafonnement de la PCH). Un travail particulier devra être mené sur ces deux aspects en travaillant avec les partenaires institutionnels et financiers tout en s’appuyant sur le rapport « zéro sans solution ».
Le concept de l’habitat participatif favorise grandement la participation sociale des habitants de la colocation et participe ainsi à l’intégration des personnes en situation de handicap au sein d’un collectif.
Une phase 1 au sein d’un logement « classique » pour mieux travailler le projet foncier.
La participation de bénévoles sur les accompagnements rendus souvent difficiles par le manque de moyens (sorties à l’extérieur en particulier).